Je vous ai longuement (trop peut être) parlé des réactions divers et variées des adultes face à mon handicap. Iels ne sont pas les seuls à interagir avec moi. Les enfants eux aussi ont des réactions, bien différentes de celles des « grandes personnes » et varient selon l’âge des concerné•es.
Les ados et pré-ado
Je ne fréquente que peu des enfants de ces âges. Ceux croisés dans des lieux publics me dévisagent, longuement, comme le fond les adultes. Souvent jusqu’à ce que je leur tire la langue.
Mais, dans les transports ou dans la rue iels sont aimables et prêt à aider (surtout les ados à partir de seize ans environ).
Les plus jeunes
Je ne parlerais pas des enfants de moins de quatre ans avec lesquels les interactions ne sont pas constructives ou conversationnelles.
En revanche, dès qu’iels savent parler, former des phrases et des pensées cela devient intéressant.
L’approche est d’abord la curiosité. Pourquoi le monsieur n’a qu’une jambe. Selon leur timidité iels viennent spontanément me poser la question ou bien c’est moi, qui les voyant embarassés, entame la conversation.
Une fois la glace brisée, iels me demande des détails sur ma vie, comment je me déplace, comment je fais mes courses, comment je vais « au cabinet ». Une jeune fille m’a demandé « comment est-ce que tu fais pour manger ? ». En fait elle se demandait comment je pouvais m’approcher d’une table, ayant bien vu que mon fauteuil était un frein au déplacement.
Les parents
Les parents des enfants que je connais et que je fréquente n’ont, et c’est heureux, aucun a priori et je discute de tout avec eulles.
En revanche, j’ai souvenir d’un petit garçon croisé dans un supermarché, fort intrigué par ma situation et qui avait envie d’en avoir plus. Sa mère ne l’entendait pas de cette oreille et là plusieurs fois éloigné de moi, fort vigoureusement, en lui chuchotant que « cela ne se fait pas ». Je n’arrive pas à savoir si c’était la peur de me déranger, ou la peur de mon handicap qui la faisait fuir ainsi.
J’ai aussi souvenir d’une famille, la mère et deux enfants, en bas ages, croisés dans un supermarché bio. Les enfants intrigués n’osaient rien demander sous l’œil vigilant de leur mère. J’ai donc fait le premier pas. Nous avons discuté pendant dix bonnes minutes de mon handicap, ma vie quotidienne, l’importance de bien se laver les mains, etc. Et chacun est reparti vers son chariot à provision. Mais la petite famille m’a rattrapé parce que le plus jeune des enfants voulait « prier pour moi ». Et la mère de m’expliquer que la famille est très croyante. Cette dernière me sort alors de la « documentation » sur leur foi. Horreur, malheur, un exemplaire de la « la Tour de Garde », le journal des témoins de Jéovah…
Conclusion
Les enfants n’ont pas peur de mon handicap. Iels sont intrigué•es, voudraient en savoir plus, avoir des réponses à leurs questions. Laissez-les approcher et poser leurs questions, iels ont soif d’apprendre et ont une nouvelle occasion de le faire.